Ce 12 avril 2025, un grondement venu du fond du Borinage résonne jusqu’aux pavés de Dour. À la Brasserie du même nom, un rendez-vous devenu culte revient pour réveiller les âmes endormies à coups de riffs puissants, de sueur bienveillante, et d’une ambiance comme on en fait trop peu. C’est le Wolfrock Festival, et cette année encore, il promet une claque.
Organisé en étroite collaboration entre le Centre Culturel de Dour et le collectif WolfRock, le festival souffle un vent de liberté qui dépasse largement les frontières du métal. C’est un vrai moment de partage, un cri de ralliement pour les amateurs de musiques alternatives, les groupes qui en veulent, et tous ceux qui cherchent ce petit frisson qu’on ne retrouve que dans les lives sincères, bruts, intenses.
Un line-up éclectique et musclé
Au programme cette année, une affiche audacieuse, qui pioche autant dans les racines locales que dans le vivier international, avec un seul mot d’ordre : envoyer du lourd, mais avec du cœur.
INSIDIGO ouvre les hostilités : un concentré de post-rock planant et nerveux à la fois. Leur univers cinématographique nous embarque loin, avant de nous recracher dans la fosse.
Place ensuite à TikTaalik, créature musicale à mi-chemin entre le groove brut et la déconstruction sonore. Une bête étrange mais magnétique, dont les sets oscillent entre expérimentation et efficacité directe. Un groupe qui joue avec le chaos comme d’autres jouent avec des accords.
Mezzo Pazzo prend ensuite le relais. L’alliance du punk et de l’absurde dans une forme de délire totalement assumé. Chez eux, l’énergie scénique est une évidence, et le lâcher-prise est une invitation collective. Préparez-vous à danser, crier, rire, peut-être même pleurer… mais surtout à ne jamais vous ennuyer.
Enfin, At Night viendra clôturer cette édition avec son metal sombre et viscéral, à la fois technique et habité. Une vraie traversée nocturne à vivre en live, où les guitares tranchantes rencontrent une voix habitée, presque chamanique.
Un festival de proximité qui a tout d’un grand
Ce qui fait la force du Wolfrock, c’est son ADN profondément ancré dans le local. Chaque année, l’événement mise sur des groupes qui méritent d’être vus, entendus, vécus — pas parce qu’ils buzzent sur les réseaux, mais parce qu’ils ont quelque chose à dire, à crier, à transmettre. Et le tout dans une ambiance familiale, sans chichis, mais toujours ultra pro.
La Brasserie du Borinage n’est pas qu’un lieu : c’est un personnage à part entière du festival. Elle apporte ce décor brut, chaleureux et vivant qui colle parfaitement à l’esprit du rock indé. Entre les fûts, les lumières tamisées et les amplis qui saturent, on s’y sent comme à la maison, mais en mieux.
Une culture pour tous
Porté par une vraie volonté de rendre la culture accessible, le Centre Culturel de Dour joue ici un rôle essentiel. Le Wolfrock, ce n’est pas juste un concert de plus dans une ville de plus : c’est un manifeste en faveur du faire ensemble, du soutien aux scènes émergentes, et du droit à la déflagration sonore en dehors des grands centres urbains.
C’est aussi un tremplin pour des groupes qui, sans ce type de scène, n’auraient peut-être pas l’opportunité de faire leurs preuves devant un public aussi bienveillant qu’exigeant. Le genre de public qu’on aime, et qui fait honneur à la musique vivante.
Le Wolfrock Festival, c’est un peu le meilleur des mondes : l’esprit DIY, l’amour du live, le goût du local, et une programmation qui n’a rien à envier aux gros événements.
Alors si tu ne sais pas quoi faire ce 12 avril, la réponse est simple : viens hurler avec la meute.